Automatisation, robotisation : saisir les chances, protéger les travailleurs

L’automatisation et la robotisation de l’économie suscitent des inquiétudes légitimes : des millions d’emplois, y compris très qualifiés, seraient menacés. Les travailleurs s’interrogent : que vais-je devenir si mes compétences si durement acquises sont rendues obsolètes par un robot plus fiable que moi ? Ces craintes ne sont pas nouvelles : aux débuts de la Révolution industrielle, des ouvriers détruisaient des machines qu’ils accusaient de leur prendre leur travail.

Disons-le tout net : nous n’arrêterons pas le progrès technique. Et nous ne devons surtout pas l’arrêter. Notre pays a trop besoin d’innovation. Notre succès est dû notamment à des entreprises qui se positionnent toujours à la pointe du progrès, quitte à se réinventer sans cesse. Si l’économie helvétique ne rate pas le train de la robotisation, elle créera de nouveau emplois. En effet, jusqu’ici, toutes les mutations vers une plus grande automatisation ont débouché sur un solde d’emplois positif.

Mais il ne faut pas que ce bouleversement laisse les travailleurs sur le carreau. On ne peut pas passer leur destins par pertes et profits aux prétextes qu’on arrête pas le progrès et que les emplois détruits seront recréés ailleurs, car nombreux seront ceux qui ne retrouveront pas de travail. Le Parlement a timidement empoigné le sujet, en acceptant un postulat de mon collègue Mathias Reynard (PS/VS) qui demande une analyse des conséquences de l’automatisation sur l’emploi. C’est un bon début.

Voici les réponses qu’il convient à mon avis d’apporter pour garantir que cette évolution ne laisse personne sur le carreau. Il faut d’abord un vrai droit à la formation continue pour tous les salariés, indépendamment de leur âge et de leur niveau de formation. L’employeur doit accorder suffisamment de temps à celui qui souhaite se former pour rester à la page. Il doit aussi avoir une véritable obligation de préparer ses employés aux évolutions technologiques. Les efforts des branches les plus concernées doivent être soutenus par la collectivité. Il faut ensuite une assurance-chômage qui forme et recycle au lieu d’exiger des chômeurs qu’ils acceptent le premier emploi « convenable » venu, même s’il réduit leurs chances à long terme de rester sur le marché du travail. Toute personne au chômage devrait donc pouvoir commencer une nouvelle formation, même si sa durée dépasse son droit aux indemnités journalières.

Il est par ailleurs indispensable de renforcer les droits de participation des salariés : leur employeur doit les informer des évolutions technologiques et afin qu’ils proposent les mesures qui, selon eux, leur permettront de s’y adapter. En outre, la protection contre le licenciement des travailleurs âgés doit être renforcée. Enfin, il convient de combler les lacunes du filet social pour les chômeurs âgés, en instaurant dans tout le pays les « rentes-ponts » qui font leurs preuves dans notre canton.

Texte paru aujourd’hui dans « 24 heures« .

16 réflexions sur « Automatisation, robotisation : saisir les chances, protéger les travailleurs »

  1. Ce sujet bien que largement aborder depuis plusieurs années dans certains cercles devient un sujet « à la mode ». Difficile dès lors d’éviter les polémiques et les discours émotionnels. Je ne peux donc que vous féliciter pour votre approche pragmatique.
    Bien sûr, la solution passe entre autre par la formation (comme pour des nombreux problèmes) . Cependant, de nombreuses personnes n’en sont malheureusement pas capables. La révolution industrielle a laissé des gens durablement sur le carreau, le passage à une économie principalement tertiaire aussi. On y observe des génération « sacrifiées » dans certaine couche de la population. Un ouvrier ne passe pas si facilement derrière un guichet de banque, même avec une formation de qualité. Il en sera de même avec l’automatisation. Mais bien sûr, avoir cela en tête n’en veut pas dire qu’il faut faire de son mieux pour limiter la casse!

    En passant, je me permet de vous conseiller https://www.technologyreview.com comme source d’information au niveau de l’évolution technologique.

  2. Je rajouterai que l’on a une fois de plus un problème de répartitions des richesses… Qu’elle soit économique ou culturelle.

  3. Automatisation, robotisation : saisir les chances, protéger les travailleurs.

    VOUS AVEZ RAISON MONSIEUR SCHWAB, MAIS LA MEILLEURE SOLUTION EST LE RBI!
    MAIS EN BON CITOYEN VOUS ETES CONTRE! ET CELA SANS DE VRAIS ARGUMENT, CAR VOUS CONFONDEZ SALAIRE ET COUVERTURE DE BASE!

    LES COUPLES DE RETRAITES QUI TOUCHERONT EN PRINCIPE FR. 1500.- PAR MOIS DE PLUS QU’ACTUELLEMENT SE FERAIT UN PLAISIR DE PAYER 1% DE TVA EN PLUS!

    C’EST LE MOMENT DE PRENDRE LES BONNES DÉCISIONS, NE PAS ATTENDRE QUE TOUS LE MONDE SOIT OBLIGER D’ALLER MENDIER AU SOCIAL POUR OBTENIR UNE AIDE DE MISÈRE!

    PERSONNE NE VOUS EMPÊCHERA DE CONTINUER A GAGNER VOS FR.100’000.- PAR ANNÉE, VOUS AUREZ SIMPLEMENT FR. 30’000.- DE PLUS CE QUI N’EST PAS NÉGLIGEABLE!

    IL SERAIT DE BON TON QUE NOS (SOIS-DISANT) REPRÉSENTANT A BERNE PARLE POUR NOUS ET POUR SEULEMENT POUR LEUR PETITES PERSONNES! COMME VOTRE COLLÈGUE MATHIAS REYNARD QUI SE VANTE AU TJ QU’IL AURAIT REFUSER LES FR.10.- OFFERT LORS DU LANCEMENT DE LA CAMPAGNE (C’EST VRAI, LE PEUPLE VOUS PAIENT ASSEZ, MAIS……
    IL Y A UN MILLION DE PAUVRE EN SUISSE QUI NE POURRAIT PAS SE PERMETTRE UN TEL REFUS. PENSEZ A EUX LORS DE CETTE CAMPAGNE
    ET PRENEZ LES BONNES DÉCISIONS!

      • « Conséquences négatives pour les bénéficiaires des assurances sociales

        Le revenu de base devrait, selon ses partisans, aussi remplacer plusieurs assurances sociales, dont l’assurance-chômage ou l’assurance-invalidité. Or, les 2000 à 2500.—Fr. par mois prévus sont largement en-dessous de certaines prestations sociales actuelles. Pour les personnes concernées, l’introduction du revenu de base signifierait une diminution du pouvoir d’achat.

        Bref, le revenu de base inconditionnel est pire qu’une fausse bonne idée. Son acceptation serait une catastrophe pour les salariés. Il convient donc de s’y opposer dès maintenant. »

        SELON VOS DÉCLARATIONS DE 2012! A CE JOUR ONT SAIT CE QU’IL EST ADVENU DU SALAIRE OBLIGATOIRE ET DES PROMESSES DU PATRONAT POUR SIGNER DES CONVENTION! EFFECTIVEMENT, IL NE FAUT PAS RÊVER CAR TANT QU’IL Y AURA DES POLITICIENS QUI MENTENT (COMME VOUS) IMPOSSIBLE DE TROUVER DES SOLUTIONS!
        DANS LA PROPOSITION DE LOI IL EST CLAIREMENT INDIQUE QUE LE RBI S’APPLIQUE UNIQUEMENT AU RENTES INFÉRIEUR A FR. 2’500.- POURQUOI TROMPER LES VOTANT AVEC DES ARGUMENT FALLACIEUX?
        EN OUTRE JE PENSAIS QU’IL N’Y AVAIT QU’UNE SORTE DE GENS QUI NE CHANGEAIT PAS IDÉE! JE DOIS ME RENDRE A L’ÉVIDENCE QUE ON EN TROUVE EGALEMENT EN POLITIQUE!

        Automatisation, robotisation : saisir les chances, protéger les travailleurs.

        VOUS AVEZ RAISON MONSIEUR SCHWAB, MAIS LA MEILLEURE SOLUTION EST LE RBI!
        MAIS EN BON CITOYEN VOUS ETES CONTRE! ET CELA SANS DE VRAIS ARGUMENT, CAR VOUS CONFONDEZ SALAIRE ET COUVERTURE DE BASE!

        LES COUPLES DE RETRAITES QUI TOUCHERONT EN PRINCIPE FR. 1500.- PAR MOIS DE PLUS QU’ACTUELLEMENT SE FERAIT UN PLAISIR DE PAYER 1% DE TVA EN PLUS!

        C’EST LE MOMENT DE PRENDRE LES BONNES DÉCISIONS, NE PAS ATTENDRE QUE TOUS LE MONDE SOIT OBLIGER D’ALLER MENDIER AU SOCIAL POUR OBTENIR UNE AIDE DE MISÈRE!

        PERSONNE NE VOUS EMPÊCHERA DE CONTINUER A GAGNER VOS FR.100’000.- PAR ANNÉE, VOUS AUREZ SIMPLEMENT FR. 30’000.- DE PLUS CE QUI N’EST PAS NÉGLIGEABLE!

        IL SERAIT DE BON TON QUE NOS (SOIS-DISANT) REPRÉSENTANT A BERNE PARLE POUR NOUS ET POUR SEULEMENT POUR LEUR PETITES PERSONNES! COMME VOTRE COLLÈGUE MATHIAS REYNARD QUI SE VANTE AU TJ QU’IL AURAIT REFUSER LES FR.10.- OFFERT LORS DU LANCEMENT DE LA CAMPAGNE (C’EST VRAI, LE PEUPLE VOUS PAIENT ASSEZ, MAIS……
        IL Y A UN MILLION DE PAUVRE EN SUISSE QUI NE POURRAIT PAS SE PERMETTRE UN TEL REFUS. PENSEZ A EUX LORS DE CETTE CAMPAGNE
        ET PRENEZ LES BONNES DÉCISIONS!

        • Monsieur,

          1. Ce n’est pas la peine de hurler.
          2. Votre mise en cause de ma probité (« DES POLITICIENS QUI MENTENT (COMME VOUS) ») est inadmissible et je ne manquerai pas de prendre les mesures qui s’imposent si vous portez atteinte à mon honneur.

          • Informer les votants de façon partial avec uniquement des arguments négatifs et à priori dans le but de dénigrer et de rendre l´initiative dangereuse pour la population n’est pas ce que je peux accepter comme une vérité! Mais il est vrai que la peur est un argument très utilisé en politique!
            Une personne qui a peur ne réfléchit plus de façon rationnel et se laisse plus facilement influencer voir manipulé.
            Monsieur Schwab, si le fait d’informer les votants avec ce genre de procéder n’est pas une forme de mensonge, je suis prêt à vous présenter mes plus sincères excuses. Mais….?

      • Monsieur Schwab lorsque vous dites que les assurances-sociales vont êtres touché à la baise! Et d’ajouté que le RBI serait une catastrophe pour les ouvriers!
        les assistés qui actuellement ne touche rien ou presque aurait-ils vraiment une baisse du pouvoir d’achat?
        Un couple de retraité avec Fr.1’500.- de plus chaque mois, aurait-ils vraiment une baisse du pouvoir d’achat?
        Dite-vous vraiment la vérité?
        Sinon dite moi ou commence le mensonge?

        « Le revenu de base devrait, selon ses partisans, aussi remplacer plusieurs assurances sociales, dont l’assurance-chômage ou l’assurance-invalidité. Or, les 2000 à 2500.—Fr. par mois prévus sont largement en-dessous de certaines prestations sociales actuelles. Pour les personnes concernées, l’introduction du revenu de base signifierait une diminution du pouvoir d’achat.

        • Nous avons une appréciation différente des conséquences que le RBI pourrait avoir. Comme il s’agit d’appréciations subjectives, aucun de nous deux ne détient « la vérité ». M’accuser de « mentir » n’est donc pas admissible.

      • Monsieur Schwab,

        Etes-vous au courant que votre Ministre Alain Berset est contrairement à vous et au Conseil Fédéral en faveur du RBI!
        Cela devrait vous interpeller et commencer à voir cette solution nettement plus réaliste que celle que nous vivons actuellement!
        Pendent combien de temps resteront-ils les caissières des grandes surfaces?
        Qui fera les travaux répétitifs qui occupent actuellement les gens sans formations
        L’automatisation est partout:
        – Hôpitaux manutention et préparation des médicaments
        – Pharmacies pareil (c’est un robot qui prépare les médicaments demandés)
        Sans compter toutes les autre applications comme les guides d’aéroport, l’enregistrement, l’achat des billets de train ( les guichets CFF aussi vont disparaître) !
        Alors que proposer vous de concret pour ces futurs chômeurs voir cas sociaux!
        Autre qu’un revenu de base qui permettrait à tous de rester digne et d’avoir la volonté de rebondir!
        Arrêter de distribuer un poisson aux assistés, mais leurs permettre d’acheter un canne à pêche pour ce débrouiller eux-mêmes. Car a force de recevoir un poisson on devient dépendent de celui qui nous le donne et on ne cherche plus ailleurs ! Actuellement une personne à l’aide sociale n’est pas encouragé à trouver un emploi même temporaire, car le gain réalisé est de suite déduis des sa rente! Ou se trouve la motivation?
        Nos ancêtres l’avait déjà compris, à l’époque le RBI était distribué sous forme d’un lopin de terre, et comme aujourd’hui le but n’était pas seulement d’en vivre, mais de le faire fructifier!

        Mais je n’ai pas la prétention de vous faire changer d’avis mais éventuellement de vous montrer que cette voie n’est pas si utopique que certain le dise!

        Et pour finir, la citation de votre Ministre:

        « 

  4. LE REVENU DE BASE INCONDITIONNEL,
    C’EST SORTIR D’UNE LOGIQUE D’ASSURANCE
    POUR CE DIRIGER VERS UNE LOGIQUE D’EXISTENCE.

    ALAIN BERSET, CONSEILLER FEDERAL
    17 DECEMBRE 2015

    • Cette citation est sortie de son contexte. M. Berset a toujours défendu la position du Conseil fédéral, opposée au RBI. Et même si cela ne devait pas refléter l’avis de M. Berset, le PS est un parti démocratique dans lequel chacun peut avoir son avis, fût-il différent de celui d’un Conseiller fédéral.

  5. Bien que je vous rejoigne à 100% sur la formation continue et sur le fait de former les chômeurs à d’autres métier, je penses qu’il est important de comprendre que le plein emploie est une utopie pour l’avenir et qu’il faut à tout pris créer des travails alibis pour permettre aux gens de travailler à tout pris car ils ne s’épanouiront pas dedans. Le RBI est une solution au problème (ce n’est peut-être pas LA solution) mais il est très important de réaliser que le problème existe et que nos assurances sociales actuelles ne sont pas de taille à traiter le problème.

  6. Ping : Réduire le précarité et les inégalités après le non au #RBI | Jean Christophe Schwaab

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