Elections fédérales : l’heure du bilan 

Me voilà (enfin) réélu au Conseil national. Comme en 2011, j’ai dû attendre le résultat du second tour de l’élection au Conseil des Etats pour valider mon ticket. Géraldine Savary a fait un triomphe réjouissant, mais l’éviction de Luc Recordon laisse une grosse amertume… et surtout beaucoup d’inquiétude pour le sort de tous ceux que la gauche défend et continuera à défendre.

Les lendemains directs d’élections n’étant en général pas propice à une analyse pertinente, j’ai donc attendu un peu même si, je l’avoue, je n’ai pas encore toutes les clefs pour comprendre tout ce qui s’est passé.

Commençons par les remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier sincèrement toutes celles et tous ceux qui ont soutenu ma liste et ma candidature en particulier. C’est notamment le cas dans ma région et dans ma commune (ce qui me motive à continuer à m’engager au niveau communal), mais je suis aussi très touché du soutien reçu dans tout le canton. Et comme une élection n’est jamais un succès personnel, je tiens à remercier aussi tous les militants et l’appareil du PS, qui ont œuvré sans relâche pour mobiliser notre électorat, à plus forte raison dans un contexte où c’est de plus en plus souvent celui qui a le plus de moyens financiers qui fait le meilleur résultat et où un seul thème à monopolisé les débats. Ça a été un véritable plaisir de visiter le canton en profitant d’un automne féérique et d’être à chaque fois merveilleusement accueilli sur les stands socialistes par des militants motivés et chaleureux. Je garderai d’excellents souvenirs de cette campagne et de ses rencontres.

Je remercie aussi toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu ces derniers jours alors que j’étais dans l’attente de ma réélection. Tous ces messages de soutien et ces appels à poursuivre mon engagement m’ont sacrément remotivé !

Mon résultat

Il faut bien l’admettre, mon résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances. Même si je suis réélu, je suis dernier des sortants. Et si nous avions perdu non pas un (ce qui était prévisible, car nous avions obtenu 33% des sièges avec 25% des voix en 2011), mais deux sièges (nous n’en sommes pas passé loin), j’aurais été définitivement battu. Je n’ai pour l’instant pas d’explication convaincante, à part le fait de ne pas être lausannoise et d’habiter dans une région qui n’est pas un gros réservoir de voix socialistes. Mais ces éléments ne suffisent pas. Probablement ai-je abordé ces élections trop confiant. Probablement devrai-je faire campagne différemment dans 4 ans. Probablement devrai-je me concentrer encore plus sur les thèmes que les électrices et électeurs s’attendent à me voir défendre.

Quoi qu’il en soit, la première mesure que je prendrai sera de travailler encore plus dur au Parlement, afin de mieux répondre aux attentes des électrices et électeurs, tant les miens que ceux du parti.

Le résultat du parti

Autre résultat difficile à expliquer, celui du parti socialiste vaudois. N’y allons pas par quatre chemins : vu la qualité de la liste et du travail du PSV à tous les niveaux ces dernières années, ce résultat est lamentable. Il est d’autant plus lamentable que d’autres sections cantonales du PS ont pu progresser. Plus inquiétant encore, le fait que les électeurs déçus du PS ne soient pas allés à l’extrême-gauche (qui perd encore) ou chez les verts (idem), mais se sont abstenus ou ont voté à droite. Là encore, les pistes d’explications me manquent et j’espère que le PSV saura faire un examen de conscience complet à tête reposée, sans éviter les questions qui fâchent.

Quoi qu’il en soit, le PSV se remettra de cette défaite. Il en a les moyens et il a déjà su affronter des défaites pour préparer ses futures victoires. Les conséquences de cette défaite risquent malheureusement d’être plus dures pour toutes les personnes que les socialistes défendent : pour les classes moyenne et modeste, pour les salariés, pour les retraités, pour les assurés, pour les locataires, les quatre années à venir seront synonymes d’attaques contre bon nombre d’acquis. Malgré sa défaite électorale, le PS ne les laissera pas tomber et n’hésitera pas à contester devant les urnes les décisions que ne manquera pas de prendre la nouvelle majorité PLR-UDC !

Et maintenant : quelle stratégie et quel profil pour le PS ?

Dès les résultats pour le moins maussades enregistrés par le PS et par le gauche en général, tout le monde, y compris et, surtout, hors du parti, y est allé de son couplet pour conseiller avec plus ou moins d’insistance le PSS sur la ligne qu’il devait tenir. Comme lors de chaque élection, le PSS est accusé pour les uns d’être trop à gauche, trop centriste, pas assez ou trop fidèle à sa ligne ou à ses traditions, pas assez ou trop ouvert à l’Europe, pas assez ou trop offensif, pas assez ou trop orienté résultats, etc. etc. Souvent, les médias qui critiquent « l’embourgeoisement » du PS un jour, lui conseillent de se profiler plus à droite le lendemain. Il est vrai qu’il est nécessaire, pour un parti politique, de se poser régulièrement des questions programmatiques et de (re)définir sa ligne politique. Le PS est d’ailleurs le seul parti à le faire… et les médias lui accordent toujours beaucoup d’attention lorsqu’il le fait. Mais dans tous les cas, c’est au parti lui-même et à ses membres de le faire. Ceux qui souhaitent contribuer aux positions du PS n’ont qu’à y adhérer, ou, pour ceux qui l’ont déjà fait, participer régulièrement aux discussions internes au parti.

Une chose est sûre : le PS est et doit rester le grand parti de la gauche regroupant toutes ses tendances, de la gauche la plus dure, pour autant qu’elle soit démocrate, aux « sociaux-libéraux », pour autant qu’ils accordent une réelle importance à l’aspect « social ». Vouloir exclure les uns ou les autres n’a pas de sens. En effet, depuis sa création, la social-démocratie a toujours dû et su conjuguer différentes ailes, qui sont devenus plus nombreuses au fur et à mesures des nouveaux intérêts que le parti s’est mis à défendre.

Une autre chose est sûre : le salut du PS passera par la défense systématique, régulière et décidée des classes modeste et moyenne, des salariés, des retraités, des locataires, des minorités, des tous les plus faibles (que ce soit en nombre ou en importance). Tant qu’il aura cet objectif à l’esprit, il sera fidèle à lui-même et sera gagnant, même si les méthodes pour y parvenir peuvent varier.

1 réflexion sur « Elections fédérales : l’heure du bilan  »

  1. Merci pour ce partage.
    Ce que je souhaiterai, ce serait de savoir que vous vous voyez comme un potentiel conseiller fédéral, et ce potentiellement durant ce mandat déjà, peut-être en 2017 ou 2018. Sait-on jamais !
    Je vous y verrais bien.
    Pour le moment félicitation pour votre réélection. Bon courage pour la suite. Et merci aussi à votre famille pour le soutien qu’elle vous apporte.

    Bonne suite à vous.

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