L’avenir de l’AVS reste sur le ballant

Les élections fédérales seront cruciales pour nos retraites. D’un côté, PLR et UDC, qui ambitionnent de reprendre la majorité au National et au Conseil fédéral, prônent la baisse des rentes ainsi qu’une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, sans toutefois avoir la moindre solution pour aider les chômeurs âgés à retrouver du travail. De l’autre, le PS défend un renforcement du financement de l’AVS, une augmentation des nouvelles rentes et le maintien du pouvoir d’achat. Après les débats aux Etats, la balance penche, pour l’instant, légèrement du côté des intérêts des retraités et futurs retraités. Avec les Verts et le centre, le PS a obtenu une augmentation de 70 francs de chaque nouvelle rente AVS, une amélioration de la rente des couples mariés ainsi qu’un financement supplémentaire équitable et qui ne passe pas par la diminution des prestations. PLR et UDC ont, quant à eux, tout tenté pour éviter l’augmentation des rentes AVS (tout en soutenant la baisse des rentes du 2e pilier), diminuer le financement de l’AVS ou imposer un mécanisme de suppression automatique de l’indexation des rentes. Malheureusement, la droite a réussi à imposer, au nom d’une égalité qu’elle ne défend pourtant jamais, la hausse de l’âge de la retraite des femmes.

Le choix est donc clair: si la droite dure prend la majorité au National, ce ne sera que des coupes, au détriment des retraités et des futurs retraités, en particulier les plus modestes. Renforcer le PS augmentera les chances d’une réforme équilibrée et équitable, notamment en faveur de ceux qui n’ont pas ou peu de 2e pilier.

Car si l’AVS a besoin de réformes à long terme, sa situation financière ne justifie en aucun cas les coupes déraisonnables exigées par la droite. En effet, contrairement à ce que prévoyait M. Couchepin (partisan de l’AVS à 67 ans, déjà), la situation financière de l’AVS est stable, malgré l’augmentation du nombre de retraités et de l’espérance de vie, cela sans la moindre augmentation des cotisations salariales en… 40 ans! Si trouver de nouveaux financements pour l’AVS reste un impératif à long terme, il n’y a pas de raison de paniquer. La droite a d’ailleurs la panique sélective et n’hésite pas à prôner une diminution du soutien financier de la Confédération à l’AVS, ou une baisse de ses revenus par des cadeaux fiscaux aux actionnaires.

En outre, la réjouissante stabilité financière de notre meilleure assurance sociale permet d’envisager avec confiance un modeste renforcement des prestations. En effet, le niveau des rentes a crû nettement moins vite que les salaires et de nombreux retraités voient leur budget réduit à portion congrue. Les caisses de pension étant déjà sous pression, le salut passe par un renforcement du 1er pilier. Il est donc impératif que les modestes progrès obtenus aux Etats passent le cap du National, en espérant que le résultat du 18 octobre le permette.

(Texte paru aujourd’hui dans 24 heures)

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