Achat d’adresses…

C’est un secret de polichinelle. Certains partis et candidats dépensent beaucoup, beaucoup d’argent pour tenter de convaincre les électeurs. Argent qui vient souvent d’entreprises ou groupes d’intérêt qui attendent un «retour sur investissement» (on l’a par exemple constaté dans le canton de Vaud, où les clinique privées ont convaincu leurs stipendiés du PLR et de l’UDC de torpiller la révision de la planification hospitalière).

Et, parmi les dépenses de campagne, l’achat d’adresses tient une bonne place. Tout le monde – ou presque – à déjà vu sa boîte aux lettres abreuvée de courriers personnalisés dans lesquels des candidats que l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam s’adressent à nous comme à de vieux amis pour vanter leur programme personnel.

Pour ce faire, ils ont dépensé une partie de leur budget de campagne pour acheter les adresses. Par exemple à l’entreprises BVA, qui fait en ce moment un marketing très agressif auprès des candidats: J’ai déjà reçu trois fois leur courrier dans lequel il promettent élection dans un fauteuil, monts et merveilles… en achetant des adresses de particuliers et en leur envoyant des courriers personnalisés ciblés. Ces courriers peuvent être ciblés par localité, mais aussi par profession (et probablement en fonction d’autres critères comme le revenu?). Et ce à un prix fort intéressant: dès 35 centimes l’adresse (la liste ne détaille pas les autres prix, par exemple celui d’un fichier plus précis contenant âge, profession, situation familiale, revenu, fortune, opinions politiques, temps passé sur facebook et pointure des pieds).

La pub de BVA ne dit en revanche rien de la protection des données et de la façon dont ils se procurent ces adresses ciblées. BVA n’explique par exemple pas aux  personnes qui figurent dans se fichiers comme ils se sont procuré leurs données, ni sur le prix auquel ces données sont revendues aux candidats. Mais à quoi bon, la transparence n’existe pas non plus en matière de financement des campagnes politiques…

 

PS: Mes propres dépenses de campagne se montent actuellement à 0.—Fr. Comme les autres candidat-e-s de ma liste (no 6), j’enverrai quelques centaines de cartes postales à mes connaissances. Au PS, l’engagement est collectif.

2 réflexions sur « Achat d’adresses… »

  1. Ceci est certainement fait pour contourner la recommandation « PAS DE PUBLICITE SVP ».
    Dans mon quartier, le parti socialiste ne s’embarrasse pas de cela… Je recois systematiquement leurs brochures et autres publicites…
    Si le boucher du coin respecte la demande, pourquoi est-ce que le parti socialiste ne le fait pas?

    Pour info: rien qu’a cause de ce manque de respect de mon choix, je vais filtrer tous les candidats SPAMMEURS.

  2. Cher toto. La poste, comme les autres distributeurs, a l’obligation de délivrer les informations politiques, malgré l’autocollant « pas de pub ». En effet, en démocratie, l’intérêt public de l’information des citoyens et de la libre diffusion des avis politiques prime sur le désagrément de voir, en période préélectorale, sa boîte aux lettres remplie. Comparer le boucher qui fait sa pub avec l’expression du libre choix démocratique ne me paraît guère pertinent. D’ailleurs, ce désagrément est marginal si l’on compare à la totalité des envois publicitaires non-adressés.
    Cette règle est importante, car sinon, seuls les partis pouvant se payer des adresses pourraient diffuser leurs informations, car les envois adressés sont délivrés dans tous les cas.
    Enfin, si j’étais un peu cynique, je vous répondrais que si vous tenez absolument à ne pas recevoir de propagande de la part de nombreux partis politiques aux idées différentes, je vous conseille soit la Corée du Nord, soit la Biélorussie.

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