6 semaines de vacances pour tous: une adaptation nécessaire aux réalités du monde du travail

L’initiative populaire «6 semaines de vacances pour tous», qui prévoit de faire passer de 4 à 6 semaines le droit légal aux vacances, répond à un besoin avéré des travailleurs et des travailleuses. L’augmentation du droit aux vacances permettrait notamment d’alléger le stress qui pèse sur de nombreux salariés et d’en réduire nettement les effets négatifs, lesquels sont extrêmement coûteux pour l’économie. En effet, les coûts du stress au travail sont estimés à environ 10 milliards de francs par an, soit 2% du PIB. Ces coûts pourraient bien aller croissant ces prochaines années, car les salariés doivent faire face à des conditions toujours plus difficiles: augmentation de la précarité et de la pénibilité, difficultés à concilier vie familiale et professionnelle, etc.
Augmenter le droit aux vacances serait parfaitement supportable pour les entreprises. Son coûte se monte certes à 6,6 milliards de francs par an, mais cela ne correspond qu’à une augmentation de salaire d’environ 0.4% par an sur 6 ans ou à une diminution du temps de travail de… 10 minutes par jour. Ce montant est en outre nettement inférieur aux coûts du stress au travail. Il existe en outre une marge de manœuvre importante pour réduire le temps de travail en Suisse, par exemple grâce à plus de congés. En effet, sur ces 20 dernières années, la productivité a augmenté beaucoup plus vite que les salaires, pour une durée du travail moyenne qui est restée pratiquement stable (une diminution d’à peine… 18 minutes par semaine en 18 ans !). La Suisse fait d’ailleurs partie du peloton de tête européen des durées du travail les plus longues. En outre, les salariés accumulent chaque année des heures supplémentaires correspondant à environ 100’000 postes à plein temps.
Il faut enfin relever que les droits aux vacances prévus par les conventions collectives de travail (CCT) ou par les lois sur le personnel des collectivité publiques, s’il s’agit dans bien des cas d’améliorations sensibles par rapport aux 20 jours par an accordés par le CO, restent très en-deça de l’objectif de l’initiative. Il existe en effet de nombreuses CCT comptant plusieurs milliers d’assujettis (p. ex. nettoyage suisse-alémanique, routiers suisses, coiffure, boucherie, sécurité privée) qui ne prévoient pas de droit aux vacances allant au-delà du minimum légal. D’autres en prévoient, mais cela ne va que rarement au-delà de 5 jours supplémentaires. Enfin, ces améliorations ne concernent souvent que les travailleurs d’un certain âge (p. ex. pour les plus de 55 ans) ou les apprentis. Une semaine supplémentaire de vacances pour tous améliorerait déjà la situation de plus de 3’100’000 travailleurs, alors que les deux semaines supplémentaires préconisées par l’initiative augmenterait le droit aux vacances de la quasi-totalité des salariés suisses.
L’USS soutient donc l’initiative «6 semaines de vacances pour tous». Augmenter les congés pour diminuer le stress au travail et permettre aux travailleurs de mieux profiter de leur vie familiale et sociale n’est en effet pas un luxe, mais une adaptation nécessaire aux réalités du monde du travail moderne.

4 réflexions sur « 6 semaines de vacances pour tous: une adaptation nécessaire aux réalités du monde du travail »

  1. « Son coûte se monte certes à 6,6 milliards de francs par an, mais cela ne correspond qu’à une augmentation de salaire d’environ 0.4% par an sur 6 ans ou à une diminution du temps de travail de… 10 minutes par jour. »

    Pure démagogie de présenter les choses comme cela. Vous tenez cette tactique de vos cours organisez auprès des syndicats, où l’on vous apprend à comparer les coûts globaux avec le prix d’un café, histoire de faire passer la facture auprès du citoyens que vous supposez naïfs?

    6.6 millards d’augmentation de coûts est un véritable coup de poignard dans le dos de l’économie.

    Encore un point, dans vos coûts du stress, quels sont ceux provenant des employés d’Etat? Infirmière, enseignants, fonctionnaires… car ce sont eux qui ont le plus d’absence, mais également le plus de vacances… Votre logique est quelque peu déplacée.

  2. Pouvez-vous svp faire un commentaire sur les braquages (aujourd’hui Bâle et schaffhouse) en montrant et démontrant qu’il n’y a aucun lien avec l’ouverture des frontières svp. J’en ai besoin parce que je sens que je vais tourner UDC…

    De plus je tiens à faire savoir que le dernier commentaire de Philippe est magnifique, effectivement, les enseignants devraient avoir quelques semaines de plus car ils finissent trop en dépression!

    Finalement: je crois que sur ce blog nous sommes tous des trolls, en incluant le blogger.

    Salutations

    Richard

  3. RIchard, je ne connais guère le sujet, mais tiens cependant à préciser ceci:
    Avant les accords de Schengen, la grande majorité des points de passage de la frontière étaient déjà non-gardés et les braqueurs auraient déjà pu les franchir sans contrôles. En outre, ce qu’il manque probablement, c’est une collaboration transfrontalière des douanes, ce à quoi l’UDC s’oppose.
    Mais surtout, l’UDC s’oppose à ce qu’on engage plus de policiers. Lors de tous les budgets que j’ai voté au Grand Conseil, le PS a proposé que l’on renforce l’effectif de la police (eh oui!). A chaque fois, les élus UDC ont refusé ces postes supplémentaires, arguant que cela coûte trop cher (p. ex. http://www.schwaab.ch/archives/2008/12/02/ludc-vote-de-nouveau-contre-la-securite/ ) . Et, à chaque fois que le PS a proposé de renforcer la chaîne pénale pour que les criminels soient jugés rapidement, l’UDC s’y est aussi opposée. Il est contradictoire, voire carrément malhonnête, de prôner la sécurité sans vouloir en payer le prix. Alors, dites-moi, qui s’engage pour la sécurité dans ce canton? Certainement pas l’UDC!
    Cela dit, à propos de votre dernier commentaire, personne ne vous oblige à me lire.

  4. Il ne faut pas engagé plus de policiers, mais les utiliser pour de véritables missions. Le nombre de fonctionnaire doit rester le même! ce qui veut dire que si vous souhaitez plus de policier, il faudra réduire ailleurs (administration, enseignants, etc…). Au fait, ne pourrait-on pas utiliser nos enseignants pour certaines tâches administratives durant leurs 15 semaines de vacances?

Répondre à jcs Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *