Frein à l’endettement pour assurances sociales; y’en a qui ne sont pas gonflés

Les milieux patronaux proposent de soumettre les assurances sociales à un «frein à l’endettement» pour éviter qu’elles ne représentent bientôt «les deux-tiers du budget de la Confédération» (ce qui arrivera soit dit en passant plutôt parce que ledit budget diminuera, avec le soutien des associations patronales, grâce aux cadeaux fiscaux déjà distribués ou devant bientôt l’être…). S’il est louable de vouloir limiter les dépenses, cette proposition des milieux patronaux est sacrément gonflée. En effet, ces dernières années, ils ont refusé toute une série de mesure qui auraient permis de diminuer ces dépenses, non pas en limitant l’accès aux assurances sociales ou en rognant sur les prestations, mais en évitant que des personnes ne soient contraintes d’y faire recours.

Parmi ces mesures, on peut évoquer:

  • augmenter les dépenses dans la formation, notamment professionnelle, notamment en créant des places d’apprentissage, afin de diminuer le nombre de chômeurs et chômeuses et de bénéficiaires de l’aide sociale. Il est en effet de notoriété publique que l’absence de formation est une des causes majeures du chômage.
  • augmenter les dépenses dans la formation continue, surtout en faveur des personnes peu formées, afin d’éviter qu’elles ne soient pas contraintes de finir leur carrière professionnelle au chômage, à l’AI ou à l’aide sociale.
  • obliger les entreprises à offrir des places de travail aux personnes handicapées, afin de diminuer le nombre de rentes AI, non en en durcissant l’accès, mais en évitant à des salariés handicapés de devenir rentiers.
  • diminuer le temps de travail et la pression à la productivité, ce qui éviterait «burn-out», accidents de travail et invalidités qui n’auraient pas lieu d’être.

L’union patronale et economiesuisse justifient cette proposition par le mauvais état des finances des assurances sociales. Il faut rappeler qu’en 2003, lors de la 11ème révision de l’AVS, conseil fédéral, parti bourgeois et… milieux patronaux prédisaient que l’AVS ferait un déficit de 1,2 milliards en 2007. Cette même année, c’est le bénéfice qui se montait à 2,7 milliards.

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