Métiers du bâtiment peu attrayants: Une CCT, et vite!

Le cahier « emploi » de « 24 heures » d’aujourd’hui (lire l’article en pdf ) commente l’inquiétude des entrepreneurs face au manque drastique de relève dans le bâtiment. Malgré une augmentation du nombre d’apprenti-e-s, la pénurie de main d’oeuvre qualifiée frappe durement ce secteur et la pyramide des âges y est chaque année moins favorable. Pourtant, ce n’est pas, une fois n’est pas coutume, parce que la branche aurait négligé la formation. Au contraire, le nombre d’entreprises formatrices y est nettement supérieur à la moyenne et les efforts pour attirer les jeunes dans ces métiers sont conséquents. Ils portent d’ailleurs en partie leurs fruits. Un argument de poids est souvent avancé: La convention collective du bâtiment est (ou plutôt était) l’une des meilleures et les conditions de travail et de salaire y sont moins mauvaises qu’on pourrait le croire à première vue. Cependant, le comportement scandaleux et irresponsable du patronat ruine ces efforts.

La société suisse des entrepreneurs (SSE) a en effet dénoncé la CCT et sa direction a tout fait pour que le résultat de la médiation menée sous l’égide de l’ancien directeur du Seco soit refusé par l’assemblée des délégué de la SSE, malgré un accord stipulant que les parties à la médiation s’engagent à défendre le compromis devant leur base.

Sans CCT, le secteur du bâtiment est livré à la sous-enchère salariale et les avantages dont bénéficient les travailleurs (p. ex. 13ème salaire, 40,5 heures hebdomadaires, 6ème semaine de vacances pour les jeunes jusqu’à 20 ans, salaires plus élevés que la moyenne) partent en fumée. Il n’est dès lors guère étonnant que les jeunes se détournent de cette branche. Un parallèle peut être d’ailleurs fait avec d’autres branches, qui ont obtenu de nombreuses dérogations pour obliger leurs apprenti-e-s à travailler la nuit et/ ou le dimanche et qui peinent à trouver des jeunes intéressés par les places de formation qu’elles offrent.

Il ne suffit donc pas de créer des places d’apprentissage, mais celles-ci doivent être de bonne qualité, tant au niveau de la formation offerte que des conditions de travail.

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