RIP: repos dominical

Le Conseil des Etats vient d’accepter l’initiative parlementaire Wasserfallen, qui autorise quatre ouvertures dominicales des commerces sans qu’un besoin urgent soit établi. C’est une nouvelle tranche de la stratégie du salami, dont se servent les milieux économiques pour vider le congé du dimanche de sa substance. Défaits dans les urnes en 1996 alors qu’ils avaient tenté de généraliser le travail dominical, ils sont revenus à la charge par petites tranches, histoire de faire avaler la pilule plus facilement. Et malheureusement, force est de constater que ça fonctionne: Le travail du dimanche est désormais possible sans restriction dans les commerces des grandes gares, l’interdiction de travailler la nuit et le dimanche est tombée pour les apprenties et apprentis de moins de 20 ans et même de moins de 18 ans dans de nombreuses branches. Avec l’initiative Wasserfallen, les cantons pourront autoriser quatre dimanches de travail supplémentaires dans les commerces. Le personnel, qui tient à son dimanche de repos, y est fermement opposé, et cela d’autant plus que, plus on travaille le dimanche, moins on a droit à un supplément salarial. En effet, dès 6 dimanches travaillés par an, les salariés n’ont plus doit au supplément (Art.19 de la loi sur le travail), car ce n’est plus du travail dominical temporaire, mais du travail dominical régulier.
En outre, la majorité UDC-PDC-PRD du conseil des Etats a refusé la proposition de minorité qui voulait que les cantons qui autorisent le travail dominical soumette cette décision au référendum facultatif et à l’obligation de conclure une convention collective de travail pour mieux protéger les employés. Preuve en est qu’une fois de plus, la majorité bourgeoise n’a tenu compte que des intérêts patronaux.
Cette attaque contre le repos dominical, jour de congé commun à toute la population, est grave, car elle en annonce d’autres. Après le personnel de la vente, c’est la totalité des salariés qui risque de bientôt devoir faire une croix sur son repos du dimanche.

2 réflexions sur « RIP: repos dominical »

  1. Je n’entend guère de propositions constructives du côté socialiste et bloquer les choses est une invitation au salami…

    Mais au final, la seule proposition constructive que j’aie entendu provient d’un radical zürichois (et c’est une idée de type PDC):
    Concevoir des accords de type pharmacie de garde pour les magasins (les consommateurs ont les bienfaits de la compétition, mais le personnel est largement épargné… ET les coûts sont grandement minimisés)

    Mais bon…

    P

  2. ça a l’air en effet intéressant: tu as des détails?

    Une proposition constructive était de permettre aux cantons d’obliger de conclure une convention collective de travail, histoire de mieux protéger les salariés et de rendre le « travailler plus pour gagner plus » vraiment attrayant… Mais cette proposition a été balayée, elle aussi. Dommage.

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