Créer des places d’apprentissage sans passer par des allégements fiscaux

Le grand conseil vaudois a accepté aujourd’hui le postulat de l’ancienne députée Odile Jaeger-Lanore «pour la valorisation et le développement des filières de formation professionnelle». J’ai soutenu ce postulat qui préconise plusieurs mesures utiles pour encourager les entreprises à former plus d’apprenti-e-s. Le conseil d’Etat a d’ailleurs déjà mis certaines de ces mesures en application (notamment une promotion plus intensive de la formation professionnelle auprès des entreprises) et en prévoit d’autres dans le cadre de la révision de la loi vaudoise sur la formation professionnelle. Bon nombre de ces mesures sont aussi préconisées par une étude commandée par l’office zurichois de la formation professionnelle publiée en août dernier. Cette étude de Jacqueline Grigo et Emil Wettstsein (en allemand seulement), deux spécialistes reconnus de ce domaine, est consacrée aux mesures pour éviter que les entreprises renoncent à former. Parmi ces mesures, on compte notamment un meilleur encadrement tant des entreprises formatrices que des apprenti-e-s en difficulté, une meilleure information à l’intention des entreprises, des jeunes et de leur familles, une professionnalisation de la surveillance de l’apprentissage et la création d’années d’apprentissage de base. Ces mesures ont leur coût et l’Etat ne pourra pas faire autrement que de l’assumer, pour améliorer la qualité de la formation professionnelle. La pénurie de places d’apprentissage qui sévit actuellement est en effet suffisamment grave, à la foi pour les jeunes concernés que pour les entreprises qui commencent à manquer de main d’œuvre, pour que nous ne laissions pas entraîner par une logique de comptes d’épicier.
C’est là qu’intervient le seul point problématique du postulat Jaeger-Lanore, qui préconise entre autres des allégements fiscaux pour les entreprises formatrices. Je m’oppose à cette proposition. En effet, les allégements fiscaux, outre le fait qu’ils profitent d’avantage aux grosses entreprises, alors que ce sont surtout les PME qu’il faut encourager, privent l’Etat de moyens dont il a besoin pour financer d’autres mesures nettement plus efficaces pour inciter les entreprises à former.

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