Pour la protection des apprenti-e-s

Aujourd’hui, l’USS organisait avec la jeunesse socialiste et le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse une conférence de presse pour revendiquer une nouvelle ordonnance à la loi sur le travail (LTr) qui protège vraiment efficacement les apprenti-e-s et les jeunes salarié-e-s. La santé et la sécurité au travail sont en effet capitales dès l’entrée en formation professionnelle.

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(tsr 1, le 12:45, cliquer sur l’image pour voir l’émission)

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(sf1, Tagesschau, en allemand, cliquer sur l’image pour voir l’émission)

Pour écouter l’interview dans le journal de la mi-journée sur RSR la première, cliquer ici.

Les articles sur cette conférence de presse sur tsr.ch et swissinfo.

(Mon intervention lors de la conférence de presse du 1er février 2007)
Pour une meilleure sécurité au travail et une meilleure protection de la santé des jeunes et des apprenties et apprentis

Vous vous rappelez l’engagement des associations de jeunesse et des syndicats contre l’abaissement de l’âge de protection des jeunes travailleurs de 19, respectivement 20 pour les apprentis, à 18 ans. Nous craignions alors une dégradation de l’état de santé des jeunes salariés, déjà mauvais en comparaison avec celui des autres jeunes du même âge , et une augmentation du nombre d’accident du travail, déjà très élevé , dont sont victimes les apprentis. Nous avons perdu, car le Conseil fédéral a fait certaines promesses au Parlement.
Devant les chambres, le conseil fédéral a fait la promesse suivante : «Un argument de poids en faveur de l’abaissement de l’âge de protection est qu’un âge limite fixé à 18 ans (…) on offre la possibilité de mettre en place une protection mieux ciblée et plus rigoureusement appliquée aux jeunes âgés de moins de 18 ans.» (Joseph Deiss devant le Conseil des Etats, 2005). Nous en avons pris acte.
La campagne de l’USS sur le thème de la sécurité au travail donne des résultats inquiétants
Dans le cadre de la campagne européenne «safe start – débute en toute sécurité», nous avons organisé l’automne, avec le soutien du SECO et de la SUVA, une campagne d’information sur la santé et la sécurité au travail dans les écoles professionnelles, dotée d’un concours par SMS et E-Mail. Nous avons reçu plus de 300 avis de jeunes apprenties et apprentis, de toutes les régions linguistiques et de plus de 30 métiers différents, des arts graphiques au commerce, de l’industrie des machines à la santé et au social. La question du concours était : «donne-nous ton avis sur la prévention de la santé et la sécurité dans ton entreprise ou ton école professionnelle». Nous avons reçu de nombreuses réponses positives, par exemple «je trouve très bien que mon entreprise prenne notre sécurité au sérieux», «nous avons reçu de nouvelles chaises de bureau bonnes pour le dos» ou «A l’école professionnelle, la sécurité au travail a été abordée dès le début des cours». Malheureusement, il y a avait aussi des réponses inquiétantes, par exemple: «on ne m’a jamais informé des risques», «je suis trop stressée, on nous met une grosse pression», «la prévention? le chef s’en fout» ou «je n’ai pas encore eu de cours sur la sécurité au travail cette année».

Notre concours montré que c’est un sujet important pour les jeunes, qu’ils se sentent concernés, qu’ils le prennent au sérieux, mais qu’ils ne sont souvent pas assez informés. Le stress au travail est très présent, comme l’avait déjà confirmé l’étude SMASH en 2002. Beaucoup d’apprenties et d’apprentis se disent stressés au travail, et c’est un sujet de préoccupation important, même dans les métiers réputés peu dangereux (commerce, santé-social, etc.). Nous avons donc encore bien du pain sur la planche, si nous voulons améliorer la santé et la sécurité au travail des jeunes, si nous voulons que l’entrée des jeunes dans la vie active se fasse dans de bonnes conditions. Malheureusement, avec l’abaissement de l’âge de protection, c’est très mal parti. Cela peut être corrigé, comme promis par le Conseil fédéral, par une bonne ordonnance no 5 à la loi sur le travail.

La jeunesse ne veut pas se faire avoir!
Selon la volonté du législateur, l’abaissement de l’âge de protection ne devait pas avoir de conséquences négatives pour les jeunes salariées et salariés; il s’agissait de s’aligner sur l’âge de la majorité, sur la règle en vigueur dans l’Union Européenne et comme l’a dit le conseil fédéral, de mieux protéger les moins de 18 ans. Les premiers projets d’ordonnance no 5 montrent qu’il n’en sera rien, est que les jeunes risquent forts d’être les dindons de la farce de cette aventure. S’aligner sur l’âge de majorité, pour n’autoriser le travail nocturne et dominical qu’à partir de 18 ans? Le projet prévoit de trop nombreuses exceptions à l’interdiction du travail de nuit et du dimanche dès 16 ans et les patrons souhaitent même introduire des bribes de travail nocturne dès 15 ans. L’alignement sur les règles européennes n’est en outre qu’un alignement sur les seules dispositions qui arrangent les employeurs: pas question par exemple de limiter strictement le nombre d’exception à l’interdiction de travailler la nuit ou de diminuer le temps de travail des jeunes salariés comme dans l’UE.

Les patrons veulent le beurre et l’argent du beurre!
Une meilleure protection pour les moins de 18 ans semble aussi très mal partie et le projet d’ordonnance no 5, déjà peu satisfaisant comme vous l’expliquerons mes collègues, risque d’être encore péjoré. Les revendications patronales montrent qu’en effet, ces derniers veulent toujours plus d’exceptions, pour des apprenties et apprentis de plus en plus jeunes, dans un nombre de plus en plus grand de professions, pour lesquelles ni le travail de nuit, ni celui du dimanche n’est d’une quelconque manière indispensable à la formation professionnelle. Cela s’appelle vouloir le beurre (le droit d’employer les jeunes la nuit et le dimanche dès 18 ans) et l’argent du beurre (de nombreuses exceptions injustifiées pour employer les moins 18 la nuit et le dimanche).
C’est un scandale! Nous sommons le Conseil fédéral de ne pas entrer en matière sur des propositions de diminution de la protection de la santé et de la sécurité au travail sur le dos des jeunes! La situation de la santé des jeunes exige au contraire une amélioration.

Le site de l’USS avec les autres interventions de cette conférence de presse.

Pour l’étude SMASH du CHUV, cliquer ici.

Le site de la JSS et celui du CSAJ.

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