Le socialisme au 21ème siècle.

L’hebdomadaire «Vorwärts» (non, ce n’est pas le journal de Hans Schaudi, mais l’organe du parti suisse du travail/POP et pendant alémanique de «gauchebdo») m’a demandé, dans le cadre d’un numéro spécial, ma définition du «socialisme du 21ème siècle». Le tout en moins de 1000 signes. Pas facile. Surtout vu les milliers de pages déjà écrites sur le sujet. Bref, n’étant pas un as du résumé et de la concision (vous vous en êtes certainement aperçu-e-s, chers et chères lecteurs-trices 😉 j’ai dû me limiter à un (petit) aspect: la justice fiscale.

Le sujet est bien choisi: Arnaud Montebourg, député socialiste et porte-parole de la candidate à la présidentielle française Ségolène Royal, attaque justement la politique fiscale de la Suisse, dans une colonne publiée par le quotidien «Libération».

Voici donc la traduction française de mon texte paru le 22 décembre dernier dans «Vorwärts»:

La lutte pour la justice fiscale fait partie du socialisme du 21ème siècle. Il n’y a pas de démocratie sans répartition des richesses. Qui est riche peut le rester –du moins dans une certaines mesure- mais doit donner une partie de sa richesse à la société, afin de financer des services d’intérêt général gratuits sur l’ensemble du territoire.
Les socialistes doivent donc se battre pour un système fiscal qui permette réellement cette indispensable répartition des richesses. Les impôts, piliers de l’action de l’Etat, doivent être progressifs et équitables : Les riches paient proportionnellement plus que les moins riches. Et il ne doit donc pas y avoir de concurrence fiscale, de paradis fiscaux, d’avantages fiscaux, de niches, de déductions ou d’évasions fiscales. Les impôts ne sont légitimes que si tous et toutes en payent selon les même règles. Ainsi, l’Etat n’est pas perçu comme le bras armé d’une classe dominante ou d’une oligarchie nantie, mais un collectif démocratique.

(Le PS a d’ailleurs lancé une initiative pour la justice fiscale qui vise à abolir les impôts dégressifs tels que ceux qu’a introduit le canton d’Uri et limiter la concurrence fiscale entre les cantons. Et, en France, le camarade Arnaud Montebourg, dans sa colonne de «Libération», met très justement le doigt sur le problème des paradis fiscaux ; si son attaque contre la Suisse n’est guère subtile, il a raison sur le fond et soulève un point important dont la Suisse et l’UE devront débattre, de concert avec les autres pays et territoires concernés (Monaco, Liechtenstein, îles Anglo-Normandes, etc.). )

Et voici le texte original en allemand paru dans « Vorwärts » du 22 décembre 2006 :

Sozialismus im 21.Jahrhundert ?

Zum Sozialismus des 21. Jahrhunderts gehört der Kampf für Steuergerechtigkeit.
Es gibt keine Demokratie ohne Reichtumsumverteilung. Wer reich ist, darf es –bis zu einem gewissen Grad– sein, muss aber einen Teil seines Reichtums an die Gesellschaft abgeben, damit Dienste für die Allgemeinheit gratis und flächendeckend angeboten werden können. SozialistInnen müssen also für ein Steuersystem kämpfen, welche diese notwendige Umverteilung tatsächlich bewirkt. Die Steuern als Stütze des staatlichen Handels müssen dann progressiv und fair sein: Die Reicheren zahlen mehr als der die weniger Reichen. Und es darf keinen Steuerwettbewerb, keine Steuerparadiese, Steuervorteile, Steuernstupflöcher, Steuerabzüge oder Steuerhinterziehung geben: Steuern sind nur legitim, wenn alle sie nach denselben Grundsätzen zahlen. Nur so wird der Staat nicht als Machtausdruck einer dominanten Klasse oder einer wohlhabenden Oligarchie wahrgenommen, sondern als demokratisches Kollektiv.

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